Ces dernières semaines ont été placées sous le signe de la Pleine Conscience (je parlerai de “Méditation” dans le reste de l’article). En effet, j’ai vécu une (re)découverte de cette pratique avec un cycle MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction) selon le protocole mis en place par Jon Kabat Zinn à St-Germain-en-Laye avec Christophe Detourbet. J’ai ensuite été à une soirée débat autour du film “Happy, méditation à l’école” de Hélène Walter & Eric Georgeault (à voir !). Et petite synchronicité, il est question d’un atelier de méditation dans le livre “Tout est déjà en toi” de Florence Lehuen et Elise Vitard, que je viens de lire – mais j’y reviendrai dans un autre article…

Depuis quelques années, je pratique la méditation de temps en temps, à ma façon, avec des méditations guidées ou par moi-même en silence. Je commence et je termine ainsi les ateliers de philosophie que je fais dans les établissements scolaires. Cependant, mes résolutions de persévérer et de l’inclure dans mes rituels n’ont pas tenues jusqu’à maintenant. Je me suis donc inscrite à un cycle MBSR pour expérimenter en groupe, dans un cadre formel. Lorsque l’on commence un cycle, les participants s’engagent à pratiquer régulièrement.
Ce que je fais.

Je n’avais pas d’objectif particulier si ce n’est d’expérimenter pleinement la méditation, la vivre dans le groupe de pratique et d’observer les effets sur moi et sur les autres. Bien sûr, déformation professionnelle oblige, lorsque je teste d’autres pratiques, je garde au fond de moi cette idée de voir ce que cela pourrait apporter à mes client(e)s : ma pratique, comme les autres a ses limites, ne convient pas à tout le monde ou peut avoir besoin d’être complétée par d’autres en parallèle. Rester dans l’ouverture de ce qui se fait est essentiel pour moi.

Les 7 attitudes fondamentales de la pleine conscience :
non-jugement, patience, curiosité, non-agir, confiance, acceptation, lâcher-prise

 

J’ai pu ressentir plusieurs effets depuis que j’ai commencé.
Tout d’abord la détente musculaire : après les séances en groupe, je n’ai plus de tension : sans être molle, je suis présente dans l’ici et maintenant. Le plus surprenant est l’état de relâchement de ma machoire. J’ai l’impression qu’elle pend de tout son poids ! (Et si je me remettais au chant ? Un sacré atout pour produire un son !).
J’ai expérimenté en pleine conscience un moment où tout était négatif (alors que sur le papier, tout est au beau fixe, vous vivez un petit spleen au moment de la rentrée, des premiers jours de pluie, de grisauille ou de froid, des anniversaires douloureux…). Au lieu de me dire de me concentrer sur le positif, de me secouer un peu, j’ai accueilli ce moment de blues : sans me juger, sans me malmener ; j’étais dans l’expérience de cette période inconfortable ; je me suis chouchoutée. Je n’avais pas d’impatience d’en sortir ; je savais que le voile gris allait se lever. C’était doux et calme à vivre.
Dans le même thème, le formateur nous avait demandé de penser et d’accueillir un moment difficile de notre vie. J’ai tout de suite pensé à mon interruption de grossesse.Mon diaphragme s’est contracté. J’ai été visiter cette tension et à ma surprise, elle est partie aussi vite qu’elle était venue pour se transformer en sensation de paix. Double vécu : expérimenter que “je ne suis pas mes pensées” et en même temps que mon deuil s’intègre progressivement.

Dans la méditation, j’ai retrouvé des éléments proches du Gestalt Massage : le travail sur la conscience du corps et sur le schéma corporel avec le scan corporel où l’on essaye de ressentir progressivement chaque partie de son corps puis de ressentir son corps tout entier. Cela m’évoque la structure du Gestalt massage où le/la praticien(ne) masse une partie du corps, la rattache à l’ensemble du corps afin de donner une image globalisante après chaque massage localisé. Et bien sûr, l’importance de la respiration, l’accueil des émotions, et des pensées sans se juger, en bienveillance, se faire confiance sur sa capacité d’apprentissage, sur la mémoire de son corps…

Pour moi, la grosse différence, c’est que la méditation permet, au fil des pratiques de me remettre moi-même, dans le moment présent, de calmer mes pensées, d’apaiser mon esprit – par moi-même, de l’intérieur,  sans avoir besoin de quelqu’un d’autre. Quelle puissance ! Quelle jubilation ! Quelle joie !
Cela ne retire en rien à la puissance de la co-construction du Gestalt Massage. Au contraire. Avec ses deux outils, je peux progresser dans la conscience de mes ressentis, de mes besoins et choisir, en conscience, de m’accompagner toute seule ou de m’offrir cet espace bienveillant et soutenant où je peux être en contact avec moi-même tout en étant en relation.

Marie-Laure
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