
Depuis toute petite, j’ai des problèmes de digestion, un ventre de femme enceinte après le repas, des gaz, des douleurs au ventre, une envie de dormir au moment de la digestion : en bref, pleins de maux qui ne sont pas forcément insupportables mais qui induisent une forme de souffrance en continu.
Cet été, je me suis décidée à aller voir un gastro-entérologue qui m’a fait faire des examens pour vérifier que tout allait bien. Les résultats n’ont pas montré de problèmes particuliers : j’avais le syndrome de l’intestin irritable, je n’avais qu’à faire attention à mon alimentation.
Bonne nouvelle. Cependant, malgré des préconisations en terme d’alimentation, mes problèmes étaient toujours là… Et si l’estomac est le deuxième cerveau comme on nous le répète depuis plusieurs années et qu’il n’est pas très en forme, peut-être est-ce important pour ma santé de creuser un peu le sujet, non ?
En août, je fais mon petit tour chez Cheminant, ma librairie fétiche à Vannes dans le rayon bien-être. Et là, un livre m’attire : “A fleur de pet” de Dora Moutot (à commander d’urgences aux P’tits Papiers, mon autre librairie fétiche, cette fois-ci à Conflans Ste Honorine).
Et là, que d’émotions ! Je découvre que je ne suis pas seule à avoir tous ces symptômes ! Bon, le parcours de l’auteur n’a pas été / n’est pas simple pour s’en sortir mais au moins, elle donnait des explications et des pistes pour améliorer la situation :
Faire une analyse des gaz respiratoires selon les protocoles du docteur Donatini chez un naturopathe agréé.
Ce que je fais dès que mon agenda le permet. Je découvre alors le gaz produit dans ma digestion bancale et la naturopathe, après des questions sur tous les axes de ma vie – prise en charge très holistique – me propose de passer à l’action.
Etape 1 : supprimer les mauvaises bactéries de mon microbiote en suivant un régime, où je dois manger le minimum de FODMAP (Fermentable Oligo-, Di-, Mono-saccharides And Polyols) tout en prenant des compléments alimentaires.
Les surprises en chemin
–Le coût de l’opération : entre le test des gaz, le suivi, l’achat des compléments alimentaires, cela a un vrai coût…. Et ce n’est pas la sécu qui va prendre ça en charge…
-Dans les fruits et légumes sans FODMAP, beaucoup de légumes hors saison : je n’avais pas anticipé le coût écologique de l’expérience. Ce n’était pas en phase avec mon souhait de me rapprocher d’un rythme de vie compatible avec l’écologie. Mais j’étais prête à commencer, c’était pour ma santé – pas pour suivre une mode !
-J’ai acheté un vitaliseur de Marion pour essayer de cuire les légumes pour conserver au mieux leurs minéraux et leurs vitamines. J’ai redécouvert le goût de certains légumes. Bon au bout de quelques temps, je m’y suis habituée et l’effet de surprise s’est estompé.
-Dans ce régime, il faut manger sans gluten et sans lactose. Je découvre qu’il existe des fromages contenant peu de lactose : fromage à pâte dure, brie, camembert, feta, bleu, gruyère… Une jolie liste !
-L’effet de la privation de certains aliments sur mon état général : intellectuellement, je me souvenais de ces périodes de ma vie où j’avais fait des régimes pour maigrir mais là, comme c’était pour ma santé, je n’avais pas anticipé l’effort et la volonté que cela me demanderait. Ces manques m’ont remis dans des états d’insatisfaction que je ne connaissais plus depuis longtemps – le lion en cage. Je l’ai directement rattaché au sevrage du sucre (plus de gâteau du tout, juste le sucre de 2 fruits par jour et le sucre contenu naturellement dans les aliments).
Violent.
Mon corps me demandait du sucre que mon intellect lui refusait. Qui avait tord ? Qui avait raison ? Une lutte permanente alors même que je ne mange pas beaucoup de sucre !
Tout d’abord, il m’était conseillé de prendre mes fruits en dehors des repas : plus de note sucrée en fin de repas : j’avais l’impression que le repas n’était pas terminé. Mon corps était repus mais mon esprit demandait du sucre.
Fini aussi la tranche de gâteau fait maison, une ou deux fois par semaine lorsque je faisais les gâteaux pour le goûter des enfants. Bonjour les quatre heures où je regarde mes enfants manger – Om, je respire, non non, ne pas leur arracher la nourriture de la bouche…
En plus, ayant commencé en novembre, je me suis retrouvée en plein dans la période des fêtes avec les publicités omniprésentes sur les chocolats. Je me suis autorisée quelques écarts en matière de chocolat noir jusqu’à une demie-tablette certains jours.
-En parallèle de ces sensations de manque, une formidable impression de sortir d’une torpeur avec le retour d’une créativité plus libre plus joyeuse comme dans ces années où j’organisais plein de choses, que je faisais des cadeaux personnalisés… Dans une de mes vies précédentes…
Ce qui a changé pour moi
-un confort général dans mon corps et dans ma vie ! Mon objectif premier !
–le bonheur de reprendre un café le matin dans une jolie tasse après le départ de ma famille – chose que j’avais arrêté du fait des douleurs intestinales que cela me donnait. Ce n’était donc pas le café en lui-même qui était mauvais mais l’ensemble ou la combinaison de ce que je mangeais.
-une conscience accrue des effets de ce que nous mangeons sur nous. “Nous sommes ce que nous mangeons” (Hippocrate).
–la conscience de l’effort que je fournis pour ne pas craquer et donc du stress induit par tous les régimes – même si “c’est pour notre bien”.
A ne pas minimiser : le besoin de se faire accompagner
J’ai expérimenté la méditation et le Gestalt Massage®.
La méditation dans le fait de travailler sur le fait d’accueillir ce qui est, agréable ou désagréable, en étant juste dans le présent sans vouloir fuir ce qui est là. Mais la méditation ne me suffisait pas. J’avais besoin d’en parler. Le fait d’être dans une co-construction avec le praticien en Gestalt Massage® (ou en Gestalt Thérapie), pouvoir tout lui dire en travaillant sur ses émotions, ses ressentis corporels et toutes les pensées qui viennent dans ces moments là.
Ce qui reste compliqué
Comment continuer à être en société où le partage d’un repas est central tout en respectant son régime ? Il y a énormément de jugement autour des régimes et une pression pour faire “une exception”. La période de Noël puis la galette des rois a été une épreuve.
Le fait de ne pas respecter le régime à la lettre m’a refait basculer dans les symptômes d’avant et l’effort pour m’y remettre est particulièrement difficile à faire.
Et dans quelles conditions l’être humain peut-il vraiment suivre un régime sur une longue période ? J’ai fait un tour à la médiathèque de Conflans et les deux livres que je lis ne m’apporte pas des réponses sur la faisabilité… Au contraire. Mais ils sont intéressants : « Pourquoi j’ai faim, de la peur de manquer aux folies des régimes » du Dr Marie Thirion (Albin Michel) et « Zéro sucre, mon année sans sucre » de Danièle Gerkens.
Si vous êtes tentés par l’expérience, faîtes ça plutôt lorsqu’il fait beau,
à la saison des ratatouilles et du concombre, ce sera plus écologique et plus facile sous le soleil !
/// En février, avec la seconde partie, le repeuplement de mon microbiote.
/// Suite au prochain épisode…
Marie-Laure